MYRIAM
PELLICANE :
conteuse
– entraîneure- formatrice
L'attention
du conteur.
Il s'agit de porter
l'attention du conteur sur ses appuis organiques en lien avec
l'histoire en cours: respiration, amplitude vocal, regard, mouvement,
imprévisibilité du silence.
Un état
« d'entransement » , une autre forme d'attention, comme
une prise de conscience dans le rêve, pour laisser apparaître la
vivacité des images et découvrir une arène plus vaste autour de
soi.
Mettre à l'oeuvre ce
que Michel Hindenoch nomme « être dans la lune » :
une attention qui se
travaille de façon paradoxale, entre autorité et abandon.
Une attention tantôt
resserrée, décalée ou de biais où l'on devient chasseur.
Un entrainement
singulier qui laisse de côté la morale, le raisonnable, l'analyse,
les pensées pour laisser apparaitre le mythe et le vivre comme un
vrai rêve, une réalité.
Un entrainement qui
demande à l'apprenti d'être comme un enfant lucide, audacieux qui
traque la symbolique comme une expérience en direct.
La
narration
Qu'elle est cette
parole qui écoute, invente, bouge, se tait ?
« Que se passe t
il quand je raconte ? » sans cesse tester tel geste, telle
voix, tel ressenti.
Apprendre à être
disponible pour sentir à quel point la vie afflue dans l'action en
cours.
Toucher à la magie du
abracadabra: nommer, énumérer, faire apparaître en parlant.
Dans les contes et les
mythes, le récit se répète plusieurs fois, ce rituel rends le
conteur fluide et joyeux s'il s'y engage totalement.
Nouveaux espaces,
nouveaux équilibres, le conteur travaille ses limites, explore
l'inconnu.
S'entrainer à des
« ne-pas-faire » pour rester vifs, précis et détendus
sans aucun effort.
Un travail du mouvement
qui connecte le conteur à la perception plutôt que
l'interprétation.
Avec
bienvieillance, il ira vers le trouble plutôt que le malaise, la
merveille plutôt que la crainte.
Certains même iront vers le subversif, dans le sens littérale, explorer les trésors souterrains contenus dans les histoires : les sub-versions.
Certains même iront vers le subversif, dans le sens littérale, explorer les trésors souterrains contenus dans les histoires : les sub-versions.
La
voix
A
travers des postures en jeu et des séquences d'improvisations
spontanées, le conteur cherchera des ouvertures vocales, aux
origines du langage, une voix qui ré apprend à se mettre en accord
avec l'articulation fonctionnelle spontanée, la prononciation et sa
propre personnalité.
Une
voix qui transgresse les interdits, joue de la dissonnance mais reste
pourtant liée au bourdon, comme dans la musique modale, parce que la
tradition c'est de l'avant garde.
Parcours
Myriam
Pellicane, directrice artistique de la compagnie Izidoria, à la
croisée des arts de la parole, du théâtre contemporain, de la
danse et de la musique, inscrit son travail et sa recherche au coeur
des courants actuels, de la pop culture et de toutes les paroles
émergentes qui bousculent et enrichissent la question du mythe
aujourd'hui.
L'originalité
de ses actes artistiques est ce lien ré-inventé sans cesse entre
l'héritage traditionnel et les rites de passages. Son terrain de
prédilection étant la passion des limites et le récit qui touche à
la mutation de soi et du monde.
Le
concept général de sa pratique est une attention soutenue portée
sur la voix et le corps ( bien plus que le sens) qui suit pas à pas
l'action en cours.
La
présence du conteur se manifeste à travers la texture et
l'amplitude vocale, il est à l'écoute de ce qui l'entoure et
s'engage.
Myriam
Pellicane a travaillé 15 ans avec Mireille Antoine et Vicente
Fuentes, spécialistes de la voix, descendants de l'Ecole de de Roy
Hart.
Myriam
Pellicane a aussi une pratique du récit sur les scènes rock et
musiques innovantes et improvisées.
Elle
a été initié au conte par Michel Hindenoch, à la tradition
chantée par Evelyne Girardon et au répertoire par Jean Porcherot.
Elle
explore la scène depuis 14 ans avec Didier Kowarsky, conteur et
chercheur, aussi le discours, le sous-discours et la vibration de la
parole. Leur intérêt commun pour le mythe, la musique et les contes
merveilleux poussent leurs investigations sur la question de la
tradition aujourd'hui et de cette parole, cette oralité, cette
adresse direct au public.
Myriam
Pellicane soutient aussi la jeune génération à travers ses
résidences dans les collèges et les lycées mais aussi au sein de
son « école noire » qui réunie une douzaines de
conteurs et conteuses émergent(e)s.
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